Saleté
« Ça, c’est mon fauteuil. C’est là que je suis assis. Naturellement, ce n’est pas mon fauteuil. Mais on peut quand même aimer ce qui ne vous appartient pas. Je reste assis dans mon fauteuil quand il paraît plus raisonnable de ne pas sortir. L’odeur d’ammoniaque. Les hommes de quarante ans. Je voudrais le formuler comme ça : bien que ce fauteuil ne m’appartienne pas, c’est mon pays. Je reste assis là et je parle à mon miroir. Dans le miroir, je vous vois, si vous me permettez d’être très présomptueux. Plus je vous regarde, plus ma culpabilité augmente. Je suis sérieux en disant ça. »
Saleté raconte l’histoire de Sad, irakien débarqué en Allemagne et vendeur de roses. A travers le personnage de Sad, immigré clandestin qui a étudié la philosophie et la littérature allemande, Robert Schneider interroge l’intériorisation des préjugés et des fantasmes sociaux. Quatre danseurs incarnent tour à tour Sad et ses souvenirs, Sad et ses souffrances, Sad et les autres… La légèreté de la danse vient alors étrangement résonner avec la dureté du texte.