Lycée Jacques Prévert
Extraits des textes créés par les élèves de 1ère STMG:
Exils…
Partir illégal
Partir pour survivre
Partir en rêvant
Un qui disparaît d’ici
Un qui apparaît là-bas
Celui qui s’évade
Celui qui s’enfuit
Celui qui se perd
Ceux qui veulent partir
Et ceux qui hésitent
Ceux qui y vont
Et ceux qui n’osent pas
Ceux qui n’ont pas le choix.
Un qui dit qu’il partira
Un qui n’y croit pas
Dans un misérable comté d’une région d’Afrique, un misérable village là-bas au Libéria, un homme avec une femme et quatre enfants, un homme atteint d’une maladie rare, que l’on ne soignait qu’en Europe. Il avait économisé et un jour il dit au revoir à sa famille, pensant les revoir bientôt.
Un traitement de quatre mois eut raison de sa maladie. Il songeait tous les jours aux retrouvailles. Désormais il allait pouvoir rentrer.
Mais un conflit éclata entre l’Afrique et l’Europe et les frontières furent fermées. Il fallait désormais partir clandestinement…
Bandit, voyou, voleur, chenapan
…
Partir en Amérique
Et sentir le déclic
Ecoutant d’ la musique
Rencontrer dans l’avion
Un certain Mélenchon
Au-dessus d’ l’océan
Parler des présidents
Arriver à Miami
Ouvrir son entreprise
Puis, comme la tour de Pise
Commencer à crouler
Rêves de richesses envolés
Alors plier bagages
Et puis rentrer chez soi
Suchea tourne la page
Il y a ceux qui Afrique, ceux qui Amérique, ceux qui Asie et ceux qui Europe
Elle qui prit la porte sans la fermer, qui prit ce couloir sombre
Elle qui son visage changé
Elle qui sa silhouette déformée
Elle qui se dirige vers l’ascenseur … marchant comme un soldat
Maintenant seule…
Maintenant emportée par la foule
L’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage…
Il y a ceux qui chaque fois écoutent le sifflement du train et renoncent à partir
Ceux qui cherchent à s’évader assis sur le sol
Celui qui rêve d’avancer en reculant
Ceux qui pensent avoir trouvé leur chemin sans vraiment savoir où ils vont
Celui qui veut quitter la terre mais ne d’mande pas la lune
Et la lune, elle qu’est-ce qu’elle demande ?
Ceux qui partent loin
Ceux qui partent pour rien
Rien à voir
Rien à faire
Rien comprendre
Rien sans rien
Ceux qui musiquent
Ceux qui voiturent
Ceux qui vacancent
Ceux qui rêvent
Et ceux qui fuient
…
Je suis fou
Et comme un fou mes souvenirs sont flous
Pourtant rien n’a jamais écorché celui-là
Ce trajet
Une montagne infranchissable trônait devant moi, et les chiens de Franco assoiffés de sang me couraient après
Mon corps était faible mais mon esprit me criait « va-t’en »
Fuis ton pays
Fuis ta patrie
Fuis ta famille
Je suis seul et j’ai peur
La traque commençait
Alors sous un vieux train je me suis réfugié,
Près des outils rouillés, je me suis caché
Le jour se levait à peine alors j’ai attendu
Que la nuit tombe, que les gardent tombent à leur tour
La nuit vint, et les gardes disparurent
Alors je courus aussi vite qu’un enfant le peut
Je suis fou et comme un fou mes souvenirs sont flous
Je me souviens de mon pouls qui me transperçait presque
Jamais vous ne l’enlèverez, ce souvenir est ancré.
Une italienne
Quittant sa patrie
Marchant vers la frontière d’une nouvelle vie
Sans se retourner
Elle s’appelle Yasmine
Derrière elle sa famille et la misère de son pays
Derrière elle mais dans sa tête, son grand-père traqué et exilé
Il y a ceux qui obéissent pour obéir
Et ceux qui dansent pour danser