CLEA 2019/2020
BILAN Contrat Local d’Education Artistique 2019/2020
Un calendrier bousculé par la crise sanitaire
Initialement prévue de Février à Mai 2020, la résidence-mission de la cie Farid O a été décalée à la fin de l’année 2020 à cause de la crise sanitaire du covid 19 et du confinement imposé par les autorités aux mois de Mars et avril.
Les quatre premières semaines d’immersion consacrées aux rencontres avec le territoire ont pu avoir lieu en Février 2020. A la suite de ces premiers échanges, 16 structures souhaitaient engager un projet avec la compagnie.
Malheureusement le démarrage des projets devait avoir lieu pile au moment de la crise sanitaire. En accord avec la compagnie qui n’imaginait pas réaliser des gestes artistiques à distance, il a été décidé de reporter les interventions à la rentrée scolaire suivante et pour deux mois.
La moitié des structures qui avaient fait part de leur intérêt ont finalement poursuivi la démarche. Ce sont notamment les structures scolaires qui, vraisemblablement échaudées par le changement de calendrier (élèves différents à la rentrée pour les professeurs engagés, période de rentrée plus chargée, protocole sanitaire en classe assez lourd) se sont désistées.
8 projets ont pu se construire du 15 Septembre au 15 Novembre et la période de présence de la compagnie a été rallongée d’un mois supplémentaire par avenant, le chorégraphe Farid O étant désireux de finaliser un certains nombre d’actions entamées.
Un projet nourri par les créations de la compagnie
Le chorégraphe et danseur Farid O a souhaité s’appuyer sur trois créations de sa compagnie : « Step « , « l’œil du Loup » et la lecture dansée de l’Oeil du Loup pour imaginer différents gestes artistiques dans le Boulonnais.
Les rencontres avec les différents publics ont été pensées en résonnance avec ces créations :
L’OEIL DU LOUP
L’œil du loup – Compagnie Farid’O
d’après l’œuvre de Daniel Pennac
A l’origine de la nouvelle création de Farid Ounchiouene, il y a la rencontre du chorégraphe avec le conte de Daniel Pennac, L’œil du loup. Un conte d’aujourd’hui qui ne peut se soustraire aux interrogations actuelles. Un détour poétique urgent, nécessaire.
Une grille. Un loup, un enfant. De l’Alaska au Sahara, des destins en miroir. L’histoire de deux histoires qui se croisent dans un jardin zoologique désert. Deux chemins parcourus – ceux d’un vieux loup d’Alaska et d’un jeune garçon venu d’Afrique – qui trouvent à se dire, enfin, dans l’œil de l’autre.
Dans ce récit, les corps se regardent, s’observent, se combattent, se mutilent, se rapprochent, et se racontent. Différents et semblables pourtant. Corps à corps, à maux/mots égaux.
Sur scène deux danseurs, deux corps qui s’observent et cherchent le fragile équilibre entre expression de soi et découverte de l’autre. Comme un délicat apprentissage de la rencontre, entre immobilité et mouvement, mimesis et expression de soi.
Tour à tour narrateur et personnage, Farid Ounchiouene observe, raconte, scande. Il est une voix qui se glisse d’un lieu de parole à l’autre. La musique, création originale, se déplace d’un espace à un autre, urbaine et sauvage.
La scène devient cet œil dans les reflets duquel se disent et se meuvent les aléas des parcours, refuge où enfin l’on peut être soi grâce à l’autre.
L’actualité brûlante à laquelle Farid Ounchiouene a songé en lisant pour la première fois ce texte ne vient pas s’immiscer dans le conte mais demeure une perspective/point de fuite et s’invitera peut-être, comme une évidence, dans l’imaginaire du spectateur.
LECTURE DANSÉE DE L’OEIL DU LOUP
Dans une forme dépouillée, entre théâtre et danse, accompagné d’un musicien et d’un danseur, Farid Ounchiouene propose de faire entendre, dans des lieux apparemment loin de toute démarche artistique, des mots, un texte. Sans projecteur ni scène en bois, aller à la rencontre du monde, évoquer la question des migrations, et du déracinement à travers un spectacle nomade.
Cette démarche entre en résonance avec le propos du spectacle L’Oeil du loup. L’idée de cette petite forme est de faire surgir cette histoire dans des lieux autres que les lieux de diffusion classiques (bibliothèques, médiathèques, classes etc.).
L’idée de cette forme nomade est d’aller à la rencontre des spectateurs, avant, après, et autour de la représentation. De se glisser dans leur espace afin de favoriser la possibilité d’un échange autour des questions très actuelles que soulève cette pièce. Rassembler, réunir et créer l’occasion d’un dialogue nécessaire.
STEP
inspiré de James Baldwin
« L’histoire ce n’est pas le passé, c’est le présent »
« Depuis mes premières créations, chaque spectacle naît d’une urgence à dire, à mettre en scène et en corps, un texte.
Afin d’élargir mes techniques de danse, je me suis intéressé ces dernières années à l’univers du bal et aux danses afro-américaines. L’exploration musicale et chorégraphique de ces danses, notamment l’authentic jazz et le lindy hop, m’a permis un retour aux origines essentiel, donnant du sens à ma démarche créatrice.
« Danser pour la survie » : ces danses sont nées pendant la Grande Dépression aux Etats-Unis. En constante évolution, comme la musique jazz, ces danses sont le fruit d’une expression viscérale et intuitive.
Tirant le fil de cette histoire, j’ai rencontré l’œuvre de James Baldwin, auteur américain né dans les années 1920, et sa pensée kaléidoscopique, lucide et poétique sur la question de la place des Noirs dans la société américaine. Ses essais, nouvelles, ainsi que ses interviews ont nourri ma réflexion et fait évoluer mon projet.
Aux racines du hip-hop issu des ghettos afro-américains des années 70, se trouvent le jazz et le swing nés dans les mêmes lieux ou presque, 60 ans plus tôt. Raconter cette histoire, c’est raconter l’histoire d’une urgence sociale, humaine, celle de corps, parfois opprimés, qui ont trouvé dans la danse une voie de libération. Celle d’un élixir unificateur. »
STEP AUX MAISONS (VENUE DE LA COMPAGNE “FARID’O” À LA RENCONTRE DES ENFANTS)
Ces 27 et 28 août, la compagnie Farid’o en résidence CLEA organisée par la Cab a présenté aux enfants quelques extraits de Step, création chorégraphique virevoltante revisitant des pas de danse des années 1930 au rythme du récit de vie d’un fameux écrivain : James Baldwin.
Aline, Babette, Farid et Ludovic ont invité les enfants à danser aveux au terme de cette présentation ; belle énergie sur scène, les enfants ont apprécié pouvoir participer à ces rythmes endiablés.
Farid et sa troupe reviendront aux Maisons pour le lancement de notre nouvelle saison. Les ateliers reprendront le 21 septembre : Marine, professeur de la Maison de la Danse, accueillera la troupe pour inventer une chorégraphie avec Farid’O à laquelle des contributions d’êtres Maisons en arts plastiques, en musique, en sport pourront se joindre.
Découvrez les images réalisées par Alicia, psychologue de notre association, lors de prestation du 27 août sur le site de la Maison de la Danse, boulevard Splingard :
Découvrez les images réalisées par nos soins le 28 août au Café-théâtre Michel Lafond, sur le site de la Ferme de Bertinghen ci-dessous.
Ce 13 novembre, les enfants de la Maison de la Danse ont présenté avec Ludovic, membre de la compagnie Farid’o, les créations issues de ces trois mois de collaboration sous l’égide de Marine, professeure des ateliers de la Maison de la Danse, et de Farid, leader de la compagnie.
Un grand merci à Lisa, directrice du service Culture de la Communauté d’Agglomérations du Boulonnais (CAB) pour cette belle rencontre, programmée dans le cadre de la résidence de la compagnie Farid’o dans le Boulonnais.
Découvrez les images réalisées par Aurore, membre de l’équipe éducative de la Maison de la Danse :
LYCEE GIRAUX SANNIER
Céline Bodart enseignante en EPS et en option danse a souhaité travaillé avec la compagnie avec trois de ses classes : secondes, premières et terminales en option danse. Rencontrer un chorégraphe fait partie de la formation des élèves et a été vécu comme une chance et un vrai plaisir par ces derniers.
Leur motivation et leur niveau de danse a permis d’explorer de nombreuses pistes : danses saoul, swing, hip hop…
Les élèves ont également choisi un titre d’un artiste passé par le festival Poulpaphone (« the Bomb » par Pigeon John), festival de musiques actuelles organisé par la Cab et annulé en septembre pour cause de crise sanitaire. Ils ont réalisé avec farid une chorégraphie sur cette chanson qui sera filmé dans des conditions professionnelles et diffusé sur le facebook du festival Poulpaphone (plus de 9000 abonnés).
Trois représentations de « Step » en version « plaine d’été » (soit un extrait du spectacle et un temps d’échange participatif entre les quatre danseurs et les jeunes) ont eu lieu au lycée Giraux Sannier en décembre 2020.
ECOLE MUNICIPALE DE DANSE D’OUTREAU
La compagnie Farid O a donné deux stages de découverte du swing dans cette structure : l’un adressé aux enfants et l’autre aux adolescents.
Ces rencontres sont restées au stade de la pratique technique.
ECOLE PRIMAIRE FERRY
UNE CLASSE DE cm2 a engagé un projet avec Farid sur le lien que son travail de création entretient avec le texte.
Deux classes ont assisté à la lecture dansée de l’Oeil du Loup au Conservatoire du Boulonnais.
ASSOCIATION TIMEBREAKERS
Cette association de danse hip hop a souhaité inviter Farid O à porter un regard sur son travail. L’enthousiasme des participants et la qualité des danseurs ont amené le chorégraphe à s’investir particulièrement dans ce projet collectif : créer plusieurs courtes pièces inspirées des fresques de street art célèbres à Boulogne.
SAVI
Cette structure accueille des jeunes mineurs migrants qu’elle accompagne à un moment de leur parcours. C’est un public composé d’adolescents de nationalités et de cultures différentes . L’expérience a montré lors des précédents CLEAs que ce public était très difficile à mobiliser. Farid s’est donc rendu sur place pour rencontrer les jeunes directement, se présenter et échanger avec eux directement dans leur structure d’accueil. Rendez-vous a alors été pris pour développe un projet ensemble.
Le lieu où devait se dérouler la rencontre (château d’hardelot à Condette) qui se trouve à proximité du SAVI, n’a malheureusement pas pu accueillir les jeunes et la cie pour des raisons de respect du protocole sanitaire. Il a été donc été trouvé au dernier moment un autre lieu et un bus pour les y emmener mais les jeunes migrants n’ont finalement pas répondu présents, peut-être déroutés par ce changement de lieu.
COURS DE SWING
Farid O a choisi de mettre en place des cours de danse de couple (le lindy hop) gratuits, une fois par semaine à la salle Noiret à Le Portel. Une dizaine de personnes avaient commencé à suivre ces cours qui devaient se solder par un bal swing avec groupe live pendant le Festival de danse de la CAB.
Pour les raisons que l’on connait cet évènement et les derniers cours prévus ont été annulés.
Ces cous gratuits étaient une façon de s’adresser à un large public et de communiquer ainsi sur la présence de la compagnie en dehors des structures scolaires et associatives.